Perspectives du Cloud DVR
26 septembreDe la télévision de rattrapage à l’enregistrement en réseau
Le cloud DVR, autrefois appelé Network PVR ou nPVR consiste à déporter dans le réseau les capacités d’enregistrement incluses dans les set-top-box fournies par les opérateurs de télévision à péage. On se souvient de la naissance des premiers enregistreurs numériques (type TiVoTiVo) qui ont succédé au magnétoscope ; ces équipements ont été largement diffusés par les opérateurs de TV payante auprès de leurs abonnés. En sorte que les pratiques d’enregistrement des émissions TV demeurent importantes. Avec le cloud DVR, plus besoin d’un disque dur installé en local, c’est l’opérateur qui enregistre en tête de réseau le programme demandé et le restitue à la demande sur tous les écrans du foyer.
Principe du Cloud DVR – Source Alcatel-Lucent
Des avantages certains
Les gains apportés par cette technologie sont nombreux. L’usager n’a plus à se préoccuper de la taille de son disque dur, voire même de l’horaire de diffusion; tous les épisodes de la série seront enregistrés même s’il y a des décalages de diffusion, et les programmes enregistrés seront disponibles sur tous les écrans. L’opérateur de service centralise l’infrastructure de stockage et l’adapte aux besoins réels d’enregistrement, ce qui lui permet d’abaisser significativement ses coûts. Les éditeurs disposent d’une plus grande visibilité sur les comportements d’enregistrement des foyers, et peuvent ainsi mieux valoriser cette audience grise.
Les avantages offerts par le Cloud DVR – Source Alcatel-Lucent
Mais des incertitudes juridiques
La copie privée sur équipement personnel comme le DVR ne constitue pas une violation du droit d’auteur depuis le procès BetamaxBetamax en 1984. Il n’en est pas de même pour le Cloud DVR. Si l’enregistrement effectué sur le réseau est considéré comme équivalent à l’enregistrement local, alors le service de Cloud DVR est couvert par l’exception de copie privée; en revanche, si l’enregistrement réseau est vu comme réalisé par un tiers, alors il attente au droit d’auteur. D’où de nombreux procès à l’issue incertaine qui freinent le développement de cette technologie après les fermetures de Wizzgo (France), de TVKaista (Finlande), de Rokuraku (Japon), TV Now (Australie), Aereo (USA).
Le statut juridique impacte également la configuration technique du service selon que la justice nationale tranche en faveur de modèle dit de copie partagée (shared-copy) ou de copie unique (unique-copy). Dans le premier cas, les opérateurs optimisent au mieux leurs infrastructures de stockage en dédupliquant les mêmes enregistrements effectués par des foyers différents; dans le second, ils se doivent de conserver un enregistrement par foyer comme c’est le cas aux États-Unis.
Une situation figée ?
Aux États-Unis, à la suite du jugement portant sur le RS-DVR de Cablevision dominent des services s’appuyant sur le modèle de la copie unique, modèle coûteux et contraignant, et qui avantage les grands opérateurs. Comcast, premier câblo-opérateur, a lancé en 2014 son propre service de Cloud DVR, qui lui aussi s’appuie sur une architecture de copie unique.
À l’inverse en Europe, la Suisse autorise depuis 2012 des services de Cloud DVR basés sur la copie partagée en échange d’une redevance forfaitaire à destination des ayants droit. Celle-ci est calculée par abonné et par mois et selon la nature du service.
En France, le débat semblait clos à la suite de la fermeture de Wizzgo fin 2008. Il a été rouvert en 2016 à l’occasion de l’examen du projet de loi relatif à la liberté de la création, à l’architecture et au patrimoine. Un amendement a notamment été déposé afin d’assujettir une partie du stockage en ligne à la redevance pour copie privée. Il stipule que les copies de programmes TV/radio réalisées à partir d’un service en ligne relèveront du domaine de la copie privée.
L’amendement est voté au grand bénéfice du service de télévision OTT, Molotov.tv lancé en juillet 2016. Créé par Jean-David Blanc et Pierre Lescure, le service permet d’accéder sur tous écrans aux programmes TV en direct, au contrôle du direct, au rattrapage, et offrira l’enregistrement en ligne des programmes pour des souscripteurs aux offres payantes.
Schéma de l’étude
- Synthèse
- Le cloud DVR
- Historique
- Principes
- Concepts de délinéarisation
- Avantages pour le spectateur, le fournisseur de service, l’écosystème
- Modèle économique
- Contexte juridique et modèle technique
- Les procès
- Copie partagée et copie unique
- Paysage mondial
- Architecture
- Stockage
- Difficultés
- La demande
- Pénétration du DVR
- Enregistrement personnel
- Télévision de rattrapage
- Marché du Cloud DVR
- Les déploiements
- Cablevision (USA)
- Comcast (USA)
- KPN (Pays-Bas)
- Swisscom (Suisse)
- Telefonica (Espagne)
Perspectives TV & Vidéo 2020
15 aoûtLa dernière décennie a été riche en innovations audiovisuelles : télévision numérique, IPTV, vidéo à la demande, haute définition, télévision de rattrapage, enregistreur numérique, téléviseur 3D, téléviseur connecté…
De nouveaux défis nous attendent : l’extension de l’IPTV aujourd’hui bridée par la distance aux répartiteurs, la généralisation de la diffusion en haute définition, le développement d’une réception multi-écrans et multi-pièces, l’essor de pratiques TV effectivement connectées, l’introduction de l’ultra-haute définition (UHD), l’irruption des services dits Over-The-Top…
Quel sera le paysage audiovisuel à moyen terme ? Scholè Marketing vous proposeLes Perspectives Vidéo 2020. Basés sur l’analyse des marchés étrangers plus avancés, l’expertise nationale, la simulation et la prévision, nous vous proposons des scénarios et pistes de réflexion sur le marché audiovisuel et vidéo à l’horizon 2020.
Scénarios
- Le très haut débit fixe et mobile : quelle transition vers le très haut débit ?
- Le téléviseur connecté : les pratiques connectées vont-elles (enfin) s’installer ?
- L’ultra-haute définition : une évolution comparable à la haute définition ?
- La concurrence des écrans : quelle concurrence des nouveaux écrans ?
- L’évolution de la distribution audiovisuelle : l’IPTV va-t-elle supplanter la distribution hertzienne ?
- La concurrence des services sur téléviseur : en a-t-on fini avec la télévision linéaire ?
- La vidéo : que peut-on escompter de la SVOD et de l’EST ?
80 pages, 67 graphiques, 10 tableaux
VidéoScope 2015
10 juinLa première étude globale qui décortique l’ensemble des consommations TV et vidéo
Afin d’avoir une vision globale sur la manière dont le téléspectateur s’est emparé de tous les modes d’accès aux images quel que soit l’écran utilisé, Scholè Marketing et Vivaki Advance ont lancé en partenariat un nouveau baromètre audiovisuel et vidéo.
Cette étude est la première à englober dans une mesure unitaire l’ensemble de la consommation audiovisuelle et vidéo (télévision en direct ou en rattrapage, vidéos en ligne, enregistrements, streaming, DVD-Blu-ray, VOD-SVOD) sur tous les supports présents au domicile (téléviseur, PC, tablette tactile, smartphone, console portable) : plus de 2 000 Internautes ont répondu sur les contenus audiovisuels et vidéos regardés la veille, le temps passé, la qualité d’écoute, l’attention portée à la publicité…
Quelques conclusions tirées de cette étude riche d’enseignements.
La télévision, en direct ou en rattrapage, toujours à l’honneur
- La quasi-totalité des internautes français (98%) passent au moins un moment de leur journée devant un écran pour regarder une émission de télévision ou une vidéo.
- La télévision linéaire reste de très loin prioritaire dans leurs pratiques audiovisuelles : ils sont ainsi 74% à avoir regardé la veille un programme diffusé par une chaîne, ce qui représente 67 % de leur temps d’écoute passé devant un écran.
- Grâce aux nouvelles possibilités offertes par la délinéarisation des contenus, ils sont désormais 22% à recourir au rattrapage proposé par les chaînes pour voir ou revoir un programme déjà diffusé, alors qu’ils ne sont que 14% à regarder des programmes qu’ils ont eux-mêmes enregistrés. Ces deux modes d’écoute pèsent respectivement 9% et 8% du temps d’écoute individuel total.
- 22% des internautes regardent des vidéos sur Internet (YouTube, Facebook,…). Mais compte tenu du format le plus souvent court de ces vidéos, cela ne représente que 4% du temps d’écoute par individu.
- Même si le taux d’abonnement à une offre câble ou ADSL est élevé, seulement 5% des Français profitent des offres de VOD ou de SVOD. Près de 10% préfèrent la lecture d’un DVD ou d’un Blu-ray pour agrémenter leur temps de loisir quand 11% sont adeptes du streaming[1]. Ces trois modes représentent respectivement 2%, 5% et 5% du temps d’écoute total.
- Les 15-24 ans affichent, comme on pouvait s’y attendre, des comportements d’écoute très typés. Ils optent pour une consommation à la demande au détriment de programmes linéaires : 75% visionnent des contenus à la demande (contre 55% en moyenne) ; 38% se portent volontiers sur le streaming, la VOD, ou la SVOD (contre 22%), et la vidéo en ligne est bien évidemment plébiscitée avec 45% de consommation quotidienne (contre 22%).
Le récepteur TV restera encore longtemps présent dans les foyers français
L’équipement jugé le plus adéquat pour regarder un contenu audiovisuel reste, et de loin, le téléviseur. Avec un indice de 45 (base 100=TV), le PC portable arrive en deuxième position talonné par le PC fixe (indice 40). Le téléphone mobile est, comme on pouvait s’y attendre, jugé le moins pratique avec un indice de 27.
Le « multi-tasking » n’empêche pas l’attention portée à la publicité
Même si les résultats évoqués plus haut plaident en faveur de la télévision « traditionnelle », ils sont à tempérer par le fait que l’écoute de la TV linéaire est la plus exposée aux activités multiples (comportements dits « multi-tâches »). 32% des téléspectateurs pratiquent systématiquement d’autres activités, alors que ce score ne dépasse pas 23% pour les autres types de consommation vidéo.
Pour autant, c’est pendant l’écoute des programmes TV en diffusion linéaire que l’attention à la publicité reste la plus forte, l’indice d’attention pour les autres modes de visionnage oscillant entre 65 et 75 (base 100=TV en direct)
Rappel méthodologique
Réalisée sous la forme de carnets de comportement sur une journée auprès d’un total de 2 071 individus de 15 ans et plus disposant d’Internet à domicile, l’étude couvre une période de deux semaines (20 janvier au 5 février 2015), permettant de dissocier les comportements des jours de semaine de ceux du week-end, tout en minimisant d’éventuels effets de programmation exceptionnelle de la part des chaînes TV.